Qu’est-ce que le Brexit ? Depuis janvier dernier, l’Union européenne tremble sur ses pattes. Le premier ministre britannique David Cameron a annoncé un référendum sur le possible retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, vote qui se tient le 23 juin. Ce n’est pas une surprise, le Premier ministre Cameron avait promis lorsqu’il briguait son second mandat, d’organiser un référendum sur la question. Cette possible sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a pris un nom, le Brexit. Un mot-valise qui associe Britain (Grande-Bretagne) et exit (sortie). Il rappelle un autre terme barbare, le Grexit, qui concernait les Grecs menacés d’être rejetés de l’Union si ils ne s’acquittaient pas de leurs dettes. Sauf que dans le cas britannique, c’est le peuple qui pourrait exiger un départ. Ces velléités de sortie ne sont pas nouvelles. Le Royaume-Uni intègre ce qui s’appelle alors la Communauté économique européenne (CEE) en 1973 et seulement 2 ans plus tard, un référendum est organisé pour savoir si le pays doit rester dans le marché commun. Le résultat est sans appel, plus de 67 % des votants se prononcent pour un maintien. Mais les citoyens britanniques sont depuis très divisés. Pourquoi ? Selon les spécialistes, les britanniques ont une mentalité propre aux insulaires et pensent pour beaucoup pouvoir se passer des continentaux européens, d’autant qu’ils sont depuis plusieurs décennies déjà un allié commercial et diplomatique des Etats-Unis. Ils occupent déjà une place à part au sein de l’Union européenne. Ils n’ont pas adhéré à l’euro, n’appartiennent pas à l’espace Schengen et bénéficient de nombreuses dérogations, notamment un moindre contribution au budget européen. Tout l’enjeu du référendum est de savoir si le pays a plus à gagner ou à perdre en restant dans l’Union. Les rapports des économistes sur les effets d’une sortie sont contradictoires. D’un côté, le pays n’aurait plus à contribuer au budget communautaire et à se plier à une legislation sociale européenne contraignante ; de l’autre, il devrait payer d’importants droits de douane sur ses importations en Europe et aurait plus de mal, tout seul, à négocier des contrats à l’étranger, notamment avec les pays émergents. Le Brexit réduirait aussi le poids de la City, la place boursière londonienne, qui reste la principale plateforme pour les transactions en euros.